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6 janvier 2019 7 06 /01 /janvier /2019 13:42

Nous avions souhaité visiter la ville de Łódź pour deux raisons :

- Łódź fut, entre 1820 et 1914, le Manchester polonais, la capitale mondiale du textile, où quatre cultures (polonaise, allemande, juive, russe) coexistèrent sous domination russe.

- Łódź est devenue, plus récemment, la Holly Łódź, la capitale du cinéma polonais : de sa prestigieuse Ecole de Cinéma (1945) sont issus de célèbres réalisateurs, tels A. Munk, J. Kawalerowicz, W-J. Has, A. Wajda, R. Polanski, K. Kieslowski… Et un cinéma d’animation s’y est développé avec succès.

Cette ville nous a émerveillés par sa richesse culturelle et architecturale, par la remarquable reconversion de ses friches industrielles, notamment, depuis 2006, la Manufaktura : la gigantesque usine de textiles, en briques, fondée par Izrael Poznański après 1870 (en activité jusqu’en 1997) a été transformée en un vaste espace de musées, cinémas, restaurants, cafés, salles de sport, grands magasins et lieux de détente…

C’est à présent un endroit très apprécié des habitants de Lodz. 

La Manufaktura, ancienne usine textile réhabilitée.

 

 

 

 

Visite du Muzeum Fabryki, musée du textile : Bruit assourdissant des métiers à tisser en état de marche..

 

Musée Sztuki Ms2, art moderne et contemporain. Oeuvres d'avant-garde de W. Strzeminski et K. Kobro, deux artistes au coeur du dernier film d'A. Wajda : Powidoki (Les Fleurs bleues, 2016).
Maisons ouvrières, en face de l'usine de I. Poznanski.
Visite du Palac Israela Poznanskiego édifié dans le périmètre de l'usine du grand industriel I. Poznanski, à partir de 1872.

 

Visite commentée du Muzeum Miasta Lodzi (de la ville de Lodz), dans le Palais I. Poznanski : salles consacrées aux grands personnages de Lodz, ici Artur Rubinstein.
Entrée monumentale de l'ancienne usine de textile, aujourd'hui la Manufaktura.

 

La rue Piotrkowska : cette belle rue centrale et commerçante, largement piétonnière, de plus de 4 km, reliait la nouvelle ville aux usines. Elle est formée d'un ensemble de palais (Lodz en compte plus de 200) et d'édifices divers, de style éclectique (néo-gothique, néo-Renaissance, Art Déco, Sécession Viennoise, Art Nouveau...) témoignant du riche passé industriel de la ville aux 19è et 20è siècles.

Vue de la rue Piotrkowska
Le plus élégant magasin (1909) de vêtements de la rue, de style Art Nouveau, aujourd'hui Café Esplanada.
La maison dite Gutenberg (1896) de l'éditeur du premier journal de Lodz (1863), bilingue polonais-allemand, il mêle styles gothique, Renaissance, maniériste.
La Biala Fabryka (Usine blanche), immense usine de Ludwik Geyer (1835), abrite le Centralne Muzeum Wlokiennictwa (Musée central des textiles)
Dans l'ancienne usine, présentation de l'histoire de la mode polonaise
Notre groupe autour d'une des statues en bronze de la rue Piotrkowska : ici, S. Jaracz (1883-1945), acteur de cinéma et de théâtre, directeur de théâtre
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Artur Rubinstein au piano, face à sa maison natale.

 

Visite du Musée du Cinéma, situé près de l'Ecole de Cinéma :

Le palais néo-Renaissance (1855) de Karol Scheibler, le roi du coton, abrite le Muzeum Kinematografii, en cours de modernisation.

 

Une des dernières rotondes de projection (25 places) en état de marche en Europe, un Fotoplastikon (1900) : vues d’images stéréoscopiques, effet 3D

 

La salle de bal où fut tournée une scène, projetée ici, du film de Wajda La Terre de la Grande Promesse (1976, Oscar du meilleur film étranger) d’après le roman naturaliste du Prix Nobel de littérature W. Reymont, Ziemia obiecana (La Terre Promise, 1899), montrant le développement à Łódź d’un capitalisme amoral, cynique, exploitant le plus souvent une main d’œuvre ouvrière misérable, et en tirant des richesses considérables.

 

Ghetto de Łódź (Lizmannstadt Getto)  

On ne peut quitter la ville de Łódź sans se souvenir de son passé tragique sous le nazisme : la ville, fut germanisée comme partie du Wartheland. Le ghetto de Łódź était le second plus grand ghetto de Pologne après le ghetto de Varsovie. Il ne fut « liquidé » qu’en juin et août 1944, les travailleurs forcés juifs du textile étant exploités dans les fabriques. 

Le "champ du ghetto" dans le Cmentarz żydowski, le plus grand cimetière juif d’Europe : à perte de vue y sont placées les tombes des 43 000 juifs qui moururent de faim et de maladie dans le ghetto.

 

Stacja Radegast (Radogoszcz) : gare d’où partirent plus de 150 000 juifs, déportés vers les camps d’extermination de Chelmno et Auschwitz-Birkenau. Travaux en cours pour entretenir ce lieu de mémoire.

 

En quittant cette ville, la 3ème de Pologne, nous savons que beaucoup reste encore à découvrir. Par son dynamisme, Lodz nous semble bien mériter de retrouver de son lustre, perdu après la fermeture de dizaines d'usines. Au début des années 1990, le chômage dépassait 20% de la population, et les difficultés semblent toujours le lot d'un certain nombre de personnes que nous avons croisées. 

 

Notre départ par la Gare ultramoderne de Łódź Fabryczna

 Sous son immense toit de verre, elle est une des plus modernes d’Europe et doit contribuer, en constituant le nouveau cœur de cette ville, à préparer l'exposition universelle de 2022 que l'ancienne capitale du textile polonaise rêve d'organiser. Encore une marque d’espoir pour cette ville en pleine mutation.

 

 

 

 En route pour Varsovie, la capitale, avec ses contrastes ; la reconstruction impressionnante, à l’identique, du cœur de la cité détruite par la guerre ; son développement économique, tourné vers l’Europe et le monde.

Warszawa Stare Miasto, depuis le haut du clocher de sainte Anne : Vue panoramique sur la place du Zamek krolewski ( le château royal) ; la Colonne de Sigismond ; les remparts ; la Cathédrale Saint Jean…
La colonne du roi de Pologne-Lituanie Sigismond III-Vasa (1644, restaurée) est l'un des plus anciens monuments de Varsovie. Ce roi transféra le pouvoir royal de Cracovie à Varsovie, nouvelle capitale.
Au premier plan la Trakt Krolewski (Voie Royale) reliant sur 4 km le château à la résidence royale d'été du Parc Lazienkowski (Łazienki Królewskie) ; à l'arrière, les tours du nouveau Varsovie

 

Le château royal, reconstruit dès la période communiste, de 1971 à 1984, symbole de l’identité polonaise. En arrière-plan, la Vistule ( Wisła).
Rynek Starego Miasta : Place du marché de la vieille ville (maisons de style baroque et fin Renaissance, reconstruites après la 2è G.M.) avec le monument de la Sirène qui symbolise l'insurrection de la ville.

 

Place Kanonia, ornée d'une cloche de 1646. La Vieille Ville, reconstruite à l'identique de 1949 à 1963, a été classée au patrimoine mondial de l'Unesco en 1981. Cette reconstruction mobilisa l'ensemble de la population et fut déclarée oeuvre nationale par le gouvernement communiste.

 

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La Barbacane (1548) et une partie des remparts furent reconstruits ou restaurés entre 1953 et 1963

 

 

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L'église des Carmes (1761), épargnée par la guerre : Église de l'assomption de la bienheureuse Vierge-Marie et de Saint-Joseph : Kościół Wnie bowzięcia Najświętszej Maryi Panny i św. Józefa Oblubieńca...Façade néoclassique, intérieur baroque. Une des églises fréquentées par Frédéric Chopin.

 

Monument à Adam Mickiewicz

 

Un des 14 bancs musicaux évoquant la vie de Chopin et permettant d'écouter des extraits de ses oeuvres

 

• Au 47 Ulica Nowy Świat, le jeune Józef Teodor Konrad Korzeniowski vécut brièvement en 1861 avec son père, opposant au régime tsariste, avant leur déportation en Sibérie. Les membres du club Joseph Conrad le saluent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Impressionnantes statues du Monument de l’Insurrection de Varsovie (1944), inauguré en 1984 : défense des barricades…

et descente dans les égouts, sujet du film de Wajda étudié par le club, Kanał (Ils aimaient la vie, 1957)

Photo de nuit, au-dessus : Le Palais de la Culture et de la Science (1950), « cadeau » de Staline, longtemps honni des Polonais, est devenu « monument historique », reconverti à différentes utilisations (salle de congrès, théâtre, cinéma…). Il est désormais entouré de gratte-ciels plus modernes…

 

MUZEUM HISTORII ŻYDÓW POLSKICH : Musée Polin (en hébreu : פול ן, « Repose-toi ici », est le nom hébraïque de la Pologne) : ouvert en 2013, il retrace 1 000 ans de l’Histoire des Juifs de Pologne. 200 000 Juifs seulement sur 3 millions de Juifs polonais échapperont à la Solution Finale…Architecture du bâtiment : un parallépipède coupé par une brèche, symbole de la traversée de la Mer Rouge ou de la vie brisée par la Shoah

 

Une des salles présentant la vie des Juifs d’autrefois, ici dans la campagne polonaise.

 

Reconstitution de la magnifique coupole polychrome de la synagogue en bois de Gwozdziec (18è siécle). Aucune synagogue en bois n’a subsisté en Pologne…

 

Cérémonie devant le Monument des Héros du ghetto de Varsovie (Insurrection d’avril 1943) en face du Musée Polin

 

Umschlagplatz : Au terme de l’itinéraire du souvenir, sur l’emplacement du ghetto de Varsovie, le monument de marbre blanc rappelle le lieu de la gare d’embarquement, pour les camps de la mort, des Juifs du ghetto de Varsovie. 448 prénoms de juifs polonais (d’Abel à Zanna) sont inscrits en souvenir des 300 000 personnes parties d’ici.

 

Visite intéressante du château royal : une trentaine de salles richement décorées. Nombreuses peintures dont celles de Canaletto, neveu du peintre de Venise, dont les vues de Varsovie aidèrent les architectes pour la reconstruction de la ville. En fait , après l'apogée des 16è-17è siècles, le pouvoir royal déclina rapidement face aux successives invasions suédoises. Le dernier roi de Pologne, Stanislas Auguste Poniatowski, régna de 1764 à 1795, ensuite la Pologne fut partagée et administrée par les tsars.

 

Salle du Sénat. Une des abeilles, retrouvée par hasard après les vols nazis, permit de reconstituer peu à peu l'ensemble des précieuses broderies.
Perspective, depuis le château royal, sur les jardins (en cours de réfection) descendant jusqu'à la Vistule. Perspective gâchée par le bruit de la route en contrebas, hélas...

 

Hommage à Copernic

 

Visite du Musée Frédéric Chopin dans le Palais Ostrogski du 17è siècle (reconstruit). Présentation moderne interactive illustrant abondamment et plaisamment la vie et l’œuvre du musicien (belle salle de concert où des films présentent ses œuvres jouées par divers interprètes).

 

Bons moments conviviaux dans notre appartement pour un dîner polonais reconstituant...
Vue de la fenêtre de notre logement sur des immeubles en cours de réhabilitation de l’ancien Varsovie et au loin sur les nouvelles constructions

Le groupe remercie l’ensemble du club Joseph Conrad pour sa participation financière à ses excursions : nous avons été très intéressés par la visite de ces deux villes. Presque quatre jours dans  chaque ville, c’était peu, mais nous avons vu beaucoup et en sommes partis à regret, avec l’envie d’y retourner vu l’intérêt majeur qu’elles présentent.

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commentaires

J
Belle retro de notre superbe voyage automnal dans ces deux villes polonaises lodz et varsovie; on a pu y decouvrir ses musees et son ambiance merci christine pour ce beau recit joseph
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C
Je corrige une petite erreur dans mon récit : sur le siège royal du château, il semble que les motifs représentent des aigles plutôt que des abeilles !
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S
Comme il est agréable de découvrir cette magnifique rétrospective d'un voyage en Pologne.<br /> Les photos ainsi que les commentaires nous font partager ces quelques jours d 'escapade dans des villes pleines d'histoire.<br /> Merci pour ce partage et merci à Christine pour avoir pris le temps de nous l'avoir fait découvrir sur le blog.
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F
Bravo Christine pour ton remarquable travail texte et photos grand merci !!!
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